Résumé :
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Héritier de la liberté, ou du moins du combat de ses pères en Espagne et ailleurs, tous républicains et résistants, Serge Pey donne avec ce premier roman un fabuleux kaléidoscope d'histoires vraies. Son écriture étonnamment imagée porte en elle cette force des grands écrivains telluriques comme Giono ou Faulkner, et parvient à nous rendre présent, comme intimement vécue, l'aventure de ces enfants pris dans la tourmente des guerres et des répressions politiques et militaires. Partout on chasse, on traque et on tue l'enfant des révoltes, le fils des opprimés, qui doit pour survivre trouver les ruses de l'animal. Ce qui étonne par-dessus tout, c'est le pouvoir de la fable dans les moments les plus réalistes, comment l'auteur hausse les événements les plus dramatiques au prodige des hauts faits. Il y a un tel bonheur de conter chez Pey qu'on ne peut s'empêcher de se délecter de chacun de ces épisodes tragiques ou pathétiques. Tout est enchaînement d'images puissantes, explosion de vitalité jusque dans la mort, magie saugrenue de l'enfance. Rarement une écriture aura rendu avec une telle intensité la mémoire à la vie. Car il s'agit de récits d'enfance et de guerre où l'autobiographie est comme amplifiée par la mise à l'épreuve de la mémoire.Ce roman des enfances dévastées se déploie en une vingtaine d'histoires qui se déroulent pour la plupart dans les années trente ou quarante, lors de l'enfermement des réfugiés héroïques de la guerre d'Espagne, des républicains anarchistes et communistes dans les camps d'Argelès ou d'Arz.
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