Résumé :
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Prosper Mérimée écrivait de Stendhal, en 1850 : «Beyle a beaucoup écrit sur les beaux-arts et a eu des idées à lui dans un temps où tout le monde acceptait, sans examen, les opinions les plus fausses, pourvu qu'elles fussent autorisées par un auteur célèbre. On pourrait dire qu'il a découvert Rossini et la musique italienne. Les contemporains se rappelleront les assauts qu'il eut à soutenir pour défendre l'auteur du Barbier et Sémiramis contre les habitués de l'Opéra-Comique d'alors. Dans les premières années de la Restauration, le souvenir de nos revers avait exaspéré l'orgueil national, et l'on faisait de toute discussion une question patriotique. Préférer une musique étrangère à la nationale, c'était presque trahir le pays. De très bonne heure, Beyle s'est mis au-dessus des préjugés vulgaires, et, sur ce point, il lui arriva peut-être de dépasser le but. Aujourd'hui que la civilsation a fait tant de progrès, on a peine à se représenter le courage qu'il fallait avoir en 1818 pour dire que tel opéra italien valait mieux que tel opéra français... Hardis et téméraires, même lorsqu'il les publia, ses jugements semblent, à présent, des vérités de M. de la Palisse, des truisms, selon l'expression favorite de leur auteur.»
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