Résumé :
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L'État de droit renvoie au droit et à la norme, à la normalité et à l'ordinaire : il est une finalité politique de l'État, un horizon de perfection nourri de séparation des pouvoirs et de garantie des droits. Quant aux états d'exception, ils évoquent le dérèglement et l'extraordinaire, la concentration des pouvoirs et la restriction des droits. Ces termes antithétiques s'avèrent pourtant indissociables : ils se comprennent, se saisissent, l'un par rapport à l'autre ; ils se conçoivent, s'engendrent, l'un l'autre. Le couple est interactif ; la tension est dialectique. En étudiant la souveraineté étatique moderne (sous la forme de l'État de droit), dans la gestion des situations extrêmement graves (avec la technique des états d'exception), il est possible de proposer une conception de l'état, une appréhension de la modernité politique. Maître de conférences en droit public à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Marie-Laure Basilien-Gainche étudie les situations de crise et des espaces de confinement où sont autorisées les exceptions aux règles de droit. Elle mène des recherches sur l'appréciation de la légitimité des systèmes et décisions politiques de l'Union européenne et de ses États membres en général et sur les politiques européennes d'immigration et d?asile en particulier. Elle est membre de l'Institut des Amériques, du comité scientifique du réseau TERRA (Travaux, études, recherches sur les réfugiés et l'asile), du pôle juridique de Migreurop et du pôle « droit des étrangers » de Trans Europe Experts. Elle contribue également à la lettre Actualités, droits, libertés du Centre de recherche et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF) de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense, et au blog de Serge Slama Combats pour les droits de l'homme.
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