Résumé :
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Longtemps, la critique d'art fut considérée, dans l'œuvre de Baudelaire, comme d'importance secondaire. Aux éblouissements de l'inspiration poétique, ne pouvait-on pas opposer la nature essentiellement alimentaire d'un labeur que le poète, sa correspondance faisant foi, définissait comme «avant tout un remplissage de colonnes» Or, dans ces écrits sur la peinture et la musique, se déploie, en réalité, une pensée esthétique autonome, émergent une réflexion propre et un goût singulier. Avec les Salons notamment s'élabore chez Baudelaire le rapport spécifique qu'entretiennent perception, souvenir et expérience esthétique. C'est ici que naissent ces correspondances sans lesquelles il n'est, pour Baudelaire, de poésie possible. C'est ici que s'impose la nécessité de dire une même expérience esthétique - allégorique ou concrète, d'image ou de sens. Seule la lecture des écrits du critique conduit à l'intelligence de l'œuvre du poète. Esthétique et poétique se rejoignent pour célébrer le culte baudelairien des images.
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