Résumé :
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Cet ouvrage se présente comme un manuscrit retrouvé dAl-Mutanabbî, poète et philosophe arabe (915-965), dont la vie aventureuse et rebelle a été abrégée par une mort accidentelle. Ses oppositions aux régimes tyranniques, ses insolences à légard de tous les pouvoirs (politiques et religieux) le conduisent en prison et il est souvent contraint de sexiler, de pays en pays (passant de la région occupée actuellement par lIrak, à ce qui deviendra lIran). A travers ce personnage réel, mais aussi mythique du Xe siècle, Adonis exprime ses propres positions sur lHistoire du monde arabe, sur les différentes formes de pouvoir arbitraire, contre le lien de la religion et du pouvoir politique. Mais il ne sagit évidemment pas dune ?uvre didactique, ni dun essai. Il sagit dune longue épopée oÆu sentremêlent des évocations dévénements historiques réels mais décrits sous une forme lyrique et poétique, des commentaires actuels (sous forme de fausses annotations philologiques) et des dénonciations des régimes actuels, jamais nommés, mais aisément reconnaissables. Comme le dit Houria Abdelouahed, sa traductrice, dans sa préface :"Cette langue d'une grande puissance poétique est mise par la puissance du monarque, ombre de Dieu sur terre, au service de l'assassinat, de l'extermination et la dissolution de l'humain. Et les poètes vont rivaliser, pendant des siècles, dans l'art de tisser les images les plus terrifiantes sur l'art sanguinaire d'un monarque puisant sa légitimité dans le sacré. Violence et langue deviennent indissolublement liées. Comment s'opère une humanisation face à l'horreur ?"Ali Ahmad Saïd Esber est né, le 1er janvier 1930, à Qassabine en Syrie, dans une famille modeste. A dix-sept ans il publie un poème en empruntant au dieu phénicien Adonis, symbole de la renaissance végétale, son pseudonyme auquel il restera fidèle. Son ?uvre a été couronnée de très nombreux prix littéraires, en France, en Italie, en Turquie et au Liban.
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